La secrétaire américaine à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, a annoncé la fin du Temporary Protected Status (TPS) pour environ 500 000 ressortissants haïtiens. Cette mesure, qui prendra effet en septembre 2025, marque une nouvelle étape dans le durcissement des politiques migratoires de l’administration Trump, dans un contexte d’hostilité croissante envers l’immigration légale.
Le TPS, mis en place après le tremblement de terre de 2010 en Haïti, avait permis à des milliers d’Haïtiens de vivre et de travailler légalement aux États-Unis, en raison de la situation humanitaire désastreuse dans leur pays. Malgré les crises successives — politiques, économiques, sécuritaires — qui ont continué de frapper Haïti, cette protection temporaire ne sera pas renouvelée.
La décision suscite une vague d’indignation. Amnesty International l’a qualifiée de « cruelle et dangereuse », estimant qu’elle met directement en péril des centaines de milliers de personnes. Selon l’organisation, cette révocation intervient alors que les conditions actuelles en Haïti rendent tout retour non seulement inhumain, mais potentiellement mortel.
Les autorités américaines invoquent un « retour à la normalité » migratoire, arguant que le TPS n’a jamais été conçu pour durer indéfiniment. Mais les critiques y voient une stratégie politique visant à démanteler les protections humanitaires existantes, sans tenir compte de la réalité du terrain.
Le délai fixé, courant de juin à septembre 2025, laisse aux bénéficiaires à peine quelques mois pour se préparer à un avenir incertain. Plusieurs organisations dénoncent un calendrier précipité, dans un pays où les expulsions massives pourraient accentuer encore davantage la crise déjà explosive.
Pour les ONG de défense des droits humains, cette décision porte un coup sévère à la crédibilité morale des États-Unis et renforce l’image d’une politique migratoire de plus en plus déshumanisée. Amnesty appelle les autorités américaines à revenir sur cette mesure et à respecter leurs obligations internationales en matière de protection.