Port-au-Prince, le vendredi 18 avril 2025.- En ce 18 avril, le gouvernement haïtien, conduit par un Conseil des ministres apathique et une Primature au discours ronflant, tente une nouvelle fois de maquiller sa faillite à travers des actions ponctuelles présentées comme des victoires humanitaires. La distribution de kits alimentaires et sanitaires aux déplacés internes n’est rien d’autre qu’un pansement désespéré sur une plaie purulente, causée par l’incompétence et l’indifférence d’un pouvoir à bout de souffle.

Qui peut encore croire à la sincérité de ces gestes ? La distribution de plats chauds et de kits hygiéniques, bien qu’indispensable pour des familles plongées dans une misère abjecte, ne répond pas aux véritables aspirations de ces citoyens. Ils ne demandent pas l’aumône d’un État qui les a abandonnés ; ils réclament la sécurité, la justice et la reconquête de leurs foyers. Mais ces exigences semblent être un luxe hors de portée pour un gouvernement qui préfère soigner son image plutôt que de s’attaquer aux racines du problème.

Le Premier ministre, dans ses allocutions régulières, se félicite des “progrès” réalisés. Mais de quels progrès parle-t-on ? Des opérations épisodiques qui, comme à Mirebalais, se soldent par quelques armes saisies et des bandits abattus ? Ces actions, bien que nécessaires, sont loin de constituer une stratégie globale. Elles ne font que réagir à une situation qui n’aurait jamais dû dégénérer à ce point si la Primature et le Conseil des ministres avaient montré une once d’anticipation ou de volonté politique.

Pendant ce temps, des milliers de citoyens restent entassés dans des abris de fortune, réduits à l’état de spectateurs d’une vie qui leur échappe. Chaque jour passé sous ces tentes symbolise l’échec cuisant d’un gouvernement qui prétend les protéger.

Le Conseil des ministres, censé être le cerveau opérationnel de la nation, ressemble davantage à un théâtre de marionnettes où chacun tire profit de l’immobilisme ambiant. Comment justifier que des zones entrières du territoire soient laissées sous le contrôle de bandes armées, tandis que l’exécutif multiplie les déclarations creuses sur une “stratégie de stabilisation” qui n’existe que sur le papier ?

Haïti ne pourra pas s’en sortir avec des demi-mesures. Le pays a besoin d’une réforme sécuritaire radicale, d’une justice impartiale et d’une gouvernance transparente. Mais pour cela, il faut du courage. Malheureusement, ni la Primature ni le Conseil des ministres ne semblent prêts à l’affronter.

Au lieu de cela, ils se contentent de distribuer des miettes à une population qui, elle, rêve d’un véritable changement. Jusqu’à quand le peuple haïtien devra-t-il endurer cette comédie tragique jouée par ceux qui prétendent le gouverner ?